Avec son premier album NNN, acronyme de « Not Now, Not Never » sorti en mai dernier, le jeune rappeur sud-africain dévoile un rap sentimental envoûtant, oscillant entre fragilité et gaieté. « Je me considère comme un musicien, je fais tout dans l’instant présent. Ouais, parce que j’étais un “vrai rappeur” avant ça, à fond dans le freestyle et les rimes (…) » Le rap agressif, trop peu pour lui, l’album de popsnotthefather est une célébration de l’amour et de la luxure sur un mode tantrique. Un rap de lover en recherche de spiritualité par la maîtrise permanente de son énergie, qui cache derrière une apparence décontractée un tempérament perfectionniste. Lungani Siseko Mabude de son vrai nom, aime prendre son temps pour polir son style musical, laisser ses textes maturer, puis se jeter à l’eau en tirant parti de l’énergie du moment puisque bon nombre des chansons de NNN ont été enregistrées en un jour, dans le flux de l’inspiration.
Après avoir été initié au hip-hop dans son enfance par son cousin digger, pops a développé un vif intérêt pour la musique et s’est mis au violon jusqu’en dixième année (équivalent de la classe de troisième dans le système éducatif francophone, ndlr). Mais c’est son amitié avec le producteur 808x qui l’a persuadé de se lancer dans le rap. Avec seulement quelques titres sortis depuis son véritable premier projet, l’artiste a rapidement gagné en notoriété sans avoir eu besoin de se presser. Apple Music l’avait d’ailleurs nommé New Artist Spotlight du mois de mai. Porté par l’énergie du studio et celle de son ami du lycée Kayz, son album NNNN fait une entrée notable dans le monde du R&B, avec une fusion unique de trap-soul et de mélancolie auto-tunée produite par 808x. Un début sans embûche, bien que son beatmaker fasse part aujourd’hui de sa difficulté à garder la flamme en l’absence de concert : « C’est dans ces concerts qu’on trouve l’inspiration. Toute notre vie, ça a été, tu sais… Notre inspiration vient de ces concerts. Et maintenant, c’est fini. »
Tseliso Monaheng, qui écrit régulièrement pour PAM, a suivi l’artiste à Johannesbourg, entre séances de studio avec son acolyte beatmaker et moments de détente durant lesquels pops confie quelques-unes des clefs de son travail, et de son dernier disque, qu’il espère voir durer, comme ceux dont les chansons « restent dans le téléphone des gens même quand ils en changent ». Il en a pris le chemin et, en attendant de voir si son rêve devient réalité, PAM vous invite à le découvrir, en suivant A Journey With: popsnotthefather.
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